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Installer une fonction de recherche plein texte sur une base de données requiert parfois des logiciels spécifiques. A côté des poids lourds comme Fulcrum ou Verity, très chers, citons une "startup" française (il y en aurait encore !), Auracom, dont les produits semblent intéressants, en démo tout du moins.

Pour consulter le BOAMP, à titre de mauvais exemple d'interface utilisateur.

L'impact du web sur les bases de données de l'entreprise

page créée le: 21/01/2002
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Résumé: Avec l'arrivée d'internet, de nombreuses bases de données, jusqu'alors réservées à des spécialistes à l'intérieur de l'entreprise, deviennent valorisables vis à vis du public. Cela induit des évolutions dans la façon de concevoir chaque base, adaptations qui peuvent être correctives, mais qu'il vaut mieux prévoir en amont de chaque création de base nouvelle.

Au commencement, une finalité opérationnelle

De nombreuses structures, lors de l'éclosion de l'informatique individuelle, ont développé des bases de données à finalité opérationnelle, parfois appelées bases "métier". Ces bases servaient en général à un groupe précis, pour les aider à augmenter leur efficacité dans un domaine bien particulier.

Mais du fait de ces spécificités, chaque base était souvent conçue indépendamment des autres: il en a résulté des systèmes d'information parcellisés, balkanisés, sans cohérence.

Certains grands groupes (entre autres), ont compris l'intérêt qu'elles pouvaient tirer d'une unification de ces bases de données et les éditeurs de logiciels, (pardon, de "solutions !"), détectant là un créneau un créneau porteur, ont développé toute une offre de produits aux noms plus ou moins sympathiques faisant du "Data Mining" (croiser des données incohérentes pour trouver des corrélations intéressantes pour l'entreprise), création d'Infocentres, etc.

Ainsi, tel grand assureur a pu, en pratiquant cette unification de son système de données, fournir à ses courtiers des évaluations de risques beaucoup plus fines que celles de ses concurrents, et ainsi pu proposer des primes plus avantageuses à des clients considérés comme intéressants. Mais dans cet exemple comme dans des dizaines d'autres, la finalité des bases de données est restée purement orientée vers le métier des agents de l'entreprise.

Au reste, la proportion de grandes structures ayant mené à bien ce travail de "réunification" de leur système de gestion des données reste faible, notamment dans le secteur public.

Vers une double finalité, "métier" et "client"

Mais avec l'arrivée d'internet, moult directions s'aperçoivent que les données qu'elles exploitent peuvent avoir une valeur vis à vis de leurs clients. Bien sur, on pense d'abord à la mise en ligne du catalogue des produits, mais très vite, on s'aperçoit que certaines bases du personnel peuvent servir à créer des "qui fait quoi", que des bases géographiques peuvent permettre de diffuser à chaque client la donnée de sa région, que des bases de bugs peuvent permettre à un éditeur de logiciels de valoriser sa politique d'amélioration de ses produits...

Au sein de certaines administrations, des décideurs (éclairés) estiment que le pouvoir glissera de celui qui a la possibilité de retenir l'information à celui qui aura celle de diffuser, dans des conditions satisfaisantes de pérennité, des information fiables, précises, et adaptées à chaque demande spécifique.

Même des bases de données a priori très pointues et hermétiques peuvent donner lieu à la création de services d'information à valeur ajoutée pour des publics plus ou moins généralistes. Aussi de plus en plus, les données de l'entreprise ou de l'administration deviennent diffusables et valorisables.

On peut même imaginer qu'à l'avenir, des secrets technologiques a priori destinés à rester confidentiels puissent être diffusés plus tard à titre historique, pour valoriser le patrimoine d'une marque donnée, quand le progrès technique aura déclassé ces secrets. A priori, aucune base ne parait donc "à l'abri" de se retrouver diffusée un jour au public.


Une évolution parfois difficile à mettre en œuvre...

Las, la plupart des bases de données métier ont été conçues par des spécialistes pour des spécialistes d'un sujet donné. En devenant des instruments de communication à destination du public, elles doivent subir des adaptations. Par exemple, un simple catalogue de produits doit changer de présentation lorsqu'il cesse de n'être qu'un outil à usage de commerciaux en tournée pour devenir un vecteur d'attraction de clientèle via le Net.

De plus, l'entretien de ces bases dans le temps n'a pas toujours été parfaitement suivi. Aussi les difficultés rencontrées pour en faire des bases "publiables" sont nombreuses. Citons, notamment:

 
  • Des bases "malpropres" : il arrive qu'une base ait été conçue "au large", puis ses gestionnaires se soient aperçu qu'une seule partie des données leur était effectivement utile. Dans ce cas, une partie de la base a été mal entretenue. Cela implique, avant publication, une remise à niveau de la base parfois très coûteuse (coût de détermination, d'acquisition et de saisie des données manquantes)

     

  • Des bases dans lesquels des champs utiles pour le grand public manquent : Ainsi, une base recense les communes ou l'on trouve certaines espèces protégées, mais la région n'est pas mentionnée: cela oblige à programmer des croisements avec des tables de correspondance "commune région", pour peu qu'on en dispose...

 

  • Une indexation des enregistrements de la base ne correspondant pas aux principaux "cheminements intellectuels" des internautes pour parvenir à l'information (cf. cet article de veblog, "Organiser l'info dans les sites volumineux")

     

  • Une indexation des informations trop détaillée, à partir de thesaurus dont une partie des termes sont incompréhensibles du commun des mortels.

     

  • La désignation de certains champs par des codes connus de l'entreprise mais indéchiffrables par des tiers.

De plus, deux ou plusieurs bases qui auraient intérêt à être croisées ne peuvent l'être, à cause des difficultés suivantes:

Par exemple, imaginons qu'un ministère dispose d'un côté d'une base de données des sols pollués, de l'autre d'une base des friches industrielles, et en prime d'un inventaire des accidents industriels. Il serait certainement bénéfique pour l'internaute de pouvoir, via une seule interface de consultation, consulter les zones concernées pour sa commune et les alentours pour chacun de ces sujets. Las, il risque de devoir accéder à trois parties du site pour accéder à ces données et ce sans pouvoir croiser les résultats de ses consultation. Pourquoi ?

  • Tout d'abord, ces bases risquent d'être gérées par des services différents.
  • De plus, le champ commun qui permettrait de croiser les données (la commune, avec une table de correspondance département-région-pays) ne sera pas codé de la même façon d'une base à l'autre.
  • Enfin, chaque base obéira à des standards techniques particuliers pas touours interopérables.

Dans le cas de bases mises en œuvre séparément par des entités géographiques différentes mais relatives à un même sujet, les problèmes suivants sont à attendre:

  • Référentiels variables: corpus de données différents d'une entité à l'autre, avec recouvrement partiel mais pas total, unités de bases différentes (par exemples échelles de représentation dans le cas d'informations géographiques), etc...
  • Représentation des données (textuelle, ou graphique), différente d'une entité à l'autre, légendes non compatibles.
  • Et bien sûr, dans le pire des cas, standards techniques différents et difficilement interopérables.

On le voit, les difficultés à surmonter pour rendre diffusable une base de données "métier" peuvent être importantes et entraîner des coûts de remise à niveau élevés. Voilà pourquoi il convient, lorsqu'on crée une nouvelle base, de prendre des précautions pour qu'elle soit facile à convertir au web, le cas échéant.

Concevoir en amont des bases "web-compatibles"

Si vous avez défini pour les informations de votre site des axes d'indexation avec des référentiels associés (cf. "organiser l'info des sites volumineux"), par exemple un axe chronologique, un axe par auteur, un axe par catégorie de produit (avec des sous catégories), et un dernier par service émetteur, alors vous devez vous arranger pour que les enregistrements de toute nouvelle toute nouvelle base soient compatible avec au moins un axe de cette indexation. On me répondra que ce n'est parfois pas évident, mais l'effort en vaudra la peine le jour où la base devra être déployée.

De plus, si plusieurs bases utilisent un même critère de référencement, par exemple, "commune de rattachement", alors la table dans laquelle sera puisée ce critère devra être unique.

Exemple : pas question d'utiliser le code INSEE dans un cas et le code postal dans un autre. De plus, il sera souhaitable de systématiser le calcul automatique de la correspondance commune(s)-département(s)-région(s) selon un référentiel unique .

Cet attachement des enregistrements à des tables communes garantit un certain niveau de cohérence des bases de données sans obliger l'entreprise à adopter nécessairement une architecture de bases de données hypercentralisée qui peut mener rapidement au syndrome de l'usine à gaz.

D'autre part, de même que les informations du site doivent faire l'objet d'un "monitoring", celles contenues dans les bases doivent être régulièrement suivies pour s'assurer qu'elles ne sont pas frappées d'obsolescence.

Enfin, les bases éditées par plusieurs entités doivent faire l'objet d'un accord préalable sur les corpus communs de données, les référentiels choisis, et la représentation graphique ("sémiologique" pour faire semblant d'être spécialiste) des données.

Pour assurer ces résultats, si l'entreprise possède plusieurs bases concernées ou si elle compte en créer beaucoup, la mise en place d'une fonction Administration Des Données (ADD, cf. veblog, "Gérer la fiabilité de l'information") se révélera indispensable. C'est l'ADD qui aura la vision globale des données disponibles dans l'entreprise, des incohérences à réviser, et qui pourra, en coopération avec les administrateurs des différentes bases "métier", définir les quelques axes d'indexation communs des enregistrements facilitant leur publication ultérieure. Enfin, une mise en convergence des standards techniques pourra s'avérer nécessaire, notamment au niveau des formats de description de données.

Des interfaces de consultation adaptées au grand public

Cet article ne serait pas complet si nous n'abordions pas la question des interfaces de consultation des bases par les différents publics.

En effet, les interfaces de consultation des bases de données purement métier sont généralement conçues pour les spécialistes manipulant la base en question. Aussi, reproduire ces interfaces sur le web, ou réutiliser des critères de consultation qui sont le quotidien de spécialistes chevronnés est une erreur de nature à compromettre l'utilisabilité du résultat.

La consultation des annonces du BOAMP (Bulletin officiel d'annonces des marchés publics) en est un exemple: la recherche "guidée" vous oblige à naviguer dans plus de 100 intitulés de catégories aux intitulés pas toujours très parlants et pas forcément conformes aux "mots clé instinctifs" auquel pense l'internaute. Quant à la recherche libre, si vous ne connaissez pas le numéro de l'annonce que vous cherchez, ou le numéro du BOAMP qui l'a publiée, alors bonne chance pour la trouver. En cause ici, l'absence d'une recherche "simple" de type texte intégral.

interface de recherche du BOAMP
La recherche des annonces sur le site du BOAMP
passe par une interface pas vraiment intuitive...

Le BOAMP devrait faciliter la consultation de sa base :

  • En donnant un accès chronologique évident à ses annonces (une sorte de "blog", de journal en continu des annonces)
  • En permettant de resserrer le champ des recherches, en structurant la présentation de ses annonces à travers un annuaire de type Yahoo, avec une douzaine de catégories de base, déclinées en sous catégories.
  • En permettant par défaut une recherche simple de type "plein texte" dans les annonces
  • En reléguant les options de sélection actuelles au rang de recherche avancée, plutôt destinée aux spécialistes.

Par conséquent, publier une base sur le Net nécessite le plus grand soin au niveau de l'interface de consultation. Là encore, si la base représente un fort enjeu pour vous, des tests d'utilisabilité en cours de conception se révéleront précieux pour vous éviter des déconvenues. De surcroît, il conviendra pour les bases de contenus très textuels d'implémenter des fonctions de recherche plein-texte à des outils qui n'ont peut-être pas été conçus pour cela au départ.

Conclusion

Comme souvent, certains pourront trouver que les recommandations ci dessus sont excessives et que le web, avec ses 20% d'internautes connectés en France, ne justifie pas que l'on chamboule la façon de gérer les bases de données dans une structure, ou que l'on investisse dans de nouvelles façons de les mettre en œuvre.

Cela relève effectivement d'un choix politique et économique au sein de l'entreprise. Mais gardez à l'esprit que, selon toute vraisemblance, tôt ou tard, toute entreprise devra relier au Net (via internet ou des extranets spécialisés, ou sur son Intranet mondial...) des pans entiers de son patrimoine numérique, y compris des choses qu'elle n'aurait jamais imaginé pouvoir sortir de cercles très fermés quelques années auparavant. Et reprendre a posteriori des bases en vue de leur diffusion sera toujours beaucoup plus coûteux que de prévoir à l'avance la possibilité de cette diffusion.

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